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Convergences
2008

« CONVERGENCES » Installation plastique et sonore juillet 2008

…Oculus - Mirador - Point de vue - Entre-deux - Émetteur – Récepteur - Convergence - Temps - Mesure - Situation - Calendrier - Localisation…

 

Une mise en scène végétale, un paysage : un point de vue rejoignant celui des autres, tout comme celui de Nicolas Ledoux et de sa symbolique attribuée à l’oculus de la Maison du Directeur.

Des surfaces d’herbes sont dessinées au sol d’après les faisceaux lumineux d’une poursuite. Une fois les contours définis, la poursuite disparaît en y laissant complice du temps les traces de son emploi. Ces zones d’herbes jadis éclairées et devenues hautes ont pour sens de montrer tout en mettant en arrêt le spectateur: montrer en arrêtant un geste, celui de l’entretien de l’herbe par la tonte. Le temps reprend ainsi tout son sens, l’histoire re-apparaît, re-questionne… Le temps d’arrêt défini de la tonte est une sorte d’entre-deux, qui prend effet à la fin de la manifestation organisée par la Saline avant la Nuit Bleue jusqu’à celle qui lui succède. Ces taches laissées à l’état sauvage sont habitées de lumière et de poste- radios émettant  toutes les fréquences reçues à Arc et Senans. Toutes ces ondes convergentes, tout comme les dessins des herbes hautes, ont pour but de mettre l’accent sur une localisation du territoire « ici et maintenant » de la Saline, à la date du 12 juillet 2008.

 

 

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Thierry Boucton aurait pu être coiffeur. La précision de ses gestes et son sens de la géométrie auraient trouvé un écho sensible sur nos crânes différents. D’une certaine façon, son travail n’est pas si éloigné que ça de celui de l’artisan et face au temps que l’on mesure à la pousse des cheveux – temps indissociable des formes que Thierry Boucton produit – on peut discerner une façon d’être présent ici, là et maintenant de manière discrètement aussi indispensable que peut l’être celle de l’homme de l’art. Cheveux, copeaux, chutes de toutes choses, matériaux modestes sont le vocabulaire de cet artiste qui puise chez ceux qui s’adressent à lui autant que chez ceux qui sont confrontés à ses coups de ciseaux dans le réel, un sentiment de clarté.

Mais c’est sous nos crânes que Thierry Boucton opère. Sans adresse, sans pignon sur rue, il ajuste et ne coupe que ce qu’il juge nécessaire - au poil – à l’esprit du lieu qui l’accueille. Avec son installation à la saline royale d’Arc-et-Senans cette année, sorte d’Attila-écolo (là où il passe pousse le vivace), il nous prouvera encore que le savoir-faire est inexorablement lié à la mesure du fond et de la forme. Ni plus, ni moins.

 

Nicolas Waltefaugle

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